Le soleil est gris. Depuis si longtemps il pleure. L’eau se répand
et les fleuves gonflent. Là-bas le vent hurle la mort.
Au milieu de cette vie une flamme danse. Elle brule je le
sais. Elle m’a déjà marqué de son sceau avant de disparaître.
Arrogant, j’avais tenté de l’attraper. On n’attrape pas la
liberté, je me souviens.
Elle danse, je m’approche.
J’ai compris depuis bien longtemps que posséder c’est éteindre,
étreindre.
Alors je marche non loin de ses arabesques.
Je comprends que la flamme à peur de s’étouffer. Elle
vacille entre deux mondes. Cherche sa place dans ces territoires obscurs sans
comprendre que c’est elle, la flamme, la lumière.
Je souffle mes mots pour l’attiser. Elle m’attire.
Je suis un papillon.
Je m’accorde de me bruler un peu.
Le vent m’emporte à temps.