mercredi 22 septembre 2010

Histoire ancienne

Il est une heure du matin.
Les cris de l'enfant pénétrèrent son sommeil. Elle fut obligée de laisser de coté le songe dans lequel elle était plongée et dont, de toute façon, il n'aurait rien du rester tant le réveil fut soudain...
« Elle a faim » se dit-elle, "encore quelque jours et elle fera ses nuits". A ses cotés le père se rendormait déjà, plein de la gratitude nocturne de l'homme qui ne peut allaiter. Elle avança d'un pas ensommeillé, pris affectueusement l'enfant et s'installât dans son fauteuil favori, celui dans lequel elle avait choisi de donner le sein. Il se trouvait dans le salon mais elle l'avait installé de façon à pouvoir voir le berceau de la petite. Aussi passait elle beaucoup de son temps libre à observer sa fille respirer. Elle s'assied machinalement et l'enfant trouva rapidement le sein offert de sa mère.
Mais le rêve lui revenait comme un coup de poing dans l'estomac qui vous étouffe, avec une larme qui ne veut pas couler. Elle avait rêvé de lui. Pourtant elle ne recevait plus de nouvelles depuis près de trois ans, depuis le jour ou il avait disparu quittant l'entreprise dans laquelle ils travaillaient tous deux.
A l'époque, puisqu'il s'agit d'un autre age, un age sans enfant, ils s'étaient embrassés, presque par jeu, beaucoup par désir. Elle se sentait proche de lui qui l'écoutait et la comprenait. Surtout il ne la jugeait pas.
Un ronflement la sortie de ses pensées. « Il s'est rendormi ». Ils vivaient ensemble depuis quasiment dix ans. Au début ce fut merveilleux. Elle était prête à tout pour lui. D’ailleurs elle est allée jusqu'au bout de l'abandon de soi pour devenir ce qu'il voulait. Puis elle l'a rencontré et ils se sont embrassés. Il lui a dit ce qu'il voyait derrière sa façade, que ce qu'il voyait lui semblait « magnifique ». Il a écouté et compris. Il a insisté pour entendre ce qu'elle avait à dire, ce qu'elle voulait crier au monde. Elle se souvient à quel point ce fut difficile de faire accepter les changements qui se produisirent  alors dans sa vie à son compagnon. C'était pile où face. Un refus, elle partirait.
Mais lui? Il vivait avec sa petite amie. « Il n'attendait rien d'une telle relation, tout comme moi d’ailleurs! »
Pourtant elle rêvait de cet homme. « Soyons adultes », « soyons responsables » s'étaient-ils dit. « Nous avons chacun nos vies... »
Elle se rappelait des ses yeux d'alors. Il souriait mais son regard... 
Puis il n'était plus venu travailler. "Démission" disait la rumeur. Il ne lui avait même pas parlé. Grâce à lui elle était elle même. L'homme qui dormait dans sa chambre l'aimait ainsi et avait accepté de changer pour elle et pour l'enfant. 
Elle ne savait plus rien de lui pourtant ses songes faisaient renaître la confusion des sentiments qui l'habitaient alors. 

Le froid de la nuit lui mordait la main gauche. De l’autre il tenait celle de sa fiancée glissée au fond de sa poche. Elle voulait se marier, lui disait « jamais ». Puis ce soir il avait cédé. Le grand jeu, restaurant, champagne, la bague. Ils étaient heureux.
Maintenant qu’ils marchaient pour rejoindre la borne de taxi, son regard avait changé. Elle parlait à côté de lui, joyeuse, volubile, éperdue. Mais lui ne l’écoutait plus, il se souvenait d’une autre, de l’autre. Il aimait l’entendre lui raconter sa vie. C’était autant d’aventures. Elle l’intimidait parfois tant sa volonté et son caractère étaient forts. Pourtant elle se soumettait à sa vie et à son passé, se contentant d’y être une spectatrice. Il est vrai que c’est difficile de cicatriser d’anciennes blessures, d’avancer quand tout est construit sur elles. Mais son courage transpirait et elle n’avait besoin que d’un déclic. Il le lui dit, elle le comprit, leurs bouches se touchèrent. Il se souvint du bonheur que ce fut, comme une chaîne qu’on enlève enfin au prisonnier. Elle était pour lui la liberté. Mais libres ils ne l’étaient pas. Aussi se contraignirent-ils. Le poids des chaînes augmentât si bien que le prisonnier s’évada. Il trouva un autre travail et partit sans mot dire.
A présent qu’il s’apprêtait à rajouter une nouvelle chaîne à son pied, il réalisa que jamais il ne lui avait dit ce qu’il ressentait, ce qu’il avait sur le cœur. Entre eux le mot le plus précis avait été « sentiments ». Mais ce n’est pas cela qu’il voulait lui dire. Il voulait la regarder dans les yeux et lui dire ce qu’il ressentait encore. Son estomac se crispa, une larme coula. Un murmure : « je t’aime ».
- « Moi aussi mon chéri ».

mardi 21 septembre 2010

Putréfaction

Mollesse, paresse. Demies mesures. Floue. Lâcheté. Laisser aller.


La colère suinte au travers de mes tristes yeux débiles. Tout est pourrit.

vendredi 17 septembre 2010

Marche

Des nuages tels les visages des dieux me regardent marcher sous une lune penchée. Quelques étoiles se perdent dans mes yeux. J'avance lentement, savourer l'instant. Au coin de l'oeil une larme s'est formée: vent et fatigue. Le monde déserté est mien.
Danses, cris, folie, jeux... J'aime cela.
La nature asséchée par trop d'homme se révèle dans la solitude des nuits. Mon âme lui dit son amour. Je chemine en son sein.
Comme elle tu me comprends.
Comme elle je suis impuissant devant la force des hommes.
Alors je rêve; et ces rêves sont réalité.
Là le monde que je lègue est harmonie et liberté.
Danses, cris, folie, jeux...

vendredi 10 septembre 2010

Souffler un peu

Plus de limite. Vitesse. Vertige. Danger. 
Assez de contrôle
Assez de la morale des autres
Je contrôle ma folie
Je construis ma morale
Je ressens le monde
Personne ne m'enchaine
Rien ne me retiens
Je suis libre



jeudi 9 septembre 2010

Bar

Trois filles discutent, m'extraient de cette conversation de bar. Trois fille différentes discutent. Toutes belles. Un tatouage derrière la nuque, des habits qui révèlent en cachant ce qu'il faut. Un regard. Je reprends un punch.

lundi 6 septembre 2010

Démarche

Une danseuse… Elle ne marche pas, de son pas léger elle danse. Joyeusement elle avance. Joyeusement comme insouciante. Mais non sans grâce. Et je souris de la voir ainsi reine au milieu de cette foule aveugle. Car l’homme a perdu le sens du beau. La grâce n’est plus beauté, seules les mesures. Et elle est belle comme le reflet de son âme. Et je souris.

vendredi 3 septembre 2010

Le vie est une partie de pile ou face. On dit pile alors qu'on veut crier FACE.

ça

Je suis né démon, une machine incapable d’aimer, programmé pour détruire. Pourtant je ressens ça au fond et ça grandit. C’est à la fois doux et douloureux, tendre et brutal. Envie de prendre et donner en même temps. De pouvoir me fondre tout en existant. Je voudrais ne pas vivre cela mais mourrais de ne le pas connaître.


Me voilà envoûté, moi dont le cœur est de pierre. Il aura suffi d’une larme pour y faire germer la vie. Et mon aride esprit me crie de le laisser tarir. Mais déjà je me trouve envahi de ce que ne nomme pas de peur que dire son nom ne le fasse faiblir. Je ne reculerai plus, la vie a pris le pas, car désormais pour moi cela n’a pas de prix.

Réalité

Un couloir sombre s'allonge devant moi. Plafond peint en noir, architecture organique. Au milieu, cependant, une fenêtre. Le jour s’y engouffre en faisceaux, faisant briller des myriades d’étoiles de poussière. C’est le soir, il est l’heure. C’est le moment précis du jour, de lumière particulière, où la magie opère. Les passants inconscients traversant les rayons se transforment en œuvres éphémères. Mélange d’ombre et de couleur, les voilà  monstres ou statues, rois et reines d’un autre monde, fantastiques créatures. Vrais, le temps d’un rayon de lumière particulière. 

jeudi 2 septembre 2010

Masque

Je porte un masque, comme une boule au creux du ventre. Enchaîné par lui. Il faut cacher ce que l’on est, ce que je suis. Supercherie. Ce masque qui me détermine et fini par me diriger. Comme j’ai envie de l’ôter, d’exprimer de mon être à jamais cette réalité. Mais je me l’interdis. Trop grandes en seraient les conséquences. Alors ce masque s’incruste et fusionne. Il revendique ma réalité aux yeux des autres. Il s’exprime en mon nom. Quels yeux pour voir derrière les chairs ? Voilà mon âme ! Prenez et déchirez la. Partagez en les innombrables lambeaux et jetez les. Ce sont des étoiles dont la lueur vous trompe, laissant voir ce que depuis bien longtemps elles ne sont plus.

mercredi 1 septembre 2010

Pulsion post onirique

Envie de ton goût dans ma bouche. De sentir ton corps se tendre tendis que je le touche. Tantôt effleurement, tantôt fermeté. Te regarder trembler dans la perte de tout contrôle. Te voir te cambrer quand s’accélèrent enfin tes cris.