jeudi 30 avril 2015

Passer à autre chose

Soudain c’est l’explosion de la réalité

Le solide envolé par la fatalité

Et la ruine de mon âme qui fait saigner mes yeux

Tu uses de ce pouvoir plonge en mon cœur ce pieu

Je te l’avais confié contre belles promesses

De cette éternité et tu n’avais de cesse

Que de me rassurer sur ton amour parfait

Que tu tues par envie de tes futurs méfaits

Tout n’est que pourriture avidité blessures

Un charnier putréfié de ce monde en rature

Un tas grouillant d’égos charognards insectes

Se repaissant des âmes tels les membres d’une secte

Au vil et au malin dévoués pour le pire

Mais aussi rassurés de me sentir souffrir

Et sur ce tas ces ruines cette boue cette fange

Au milieu de la mort au milieu de la peur

A poussé une fleur qu’un papillon effleure

dimanche 26 avril 2015

A toi...

Il est si simple pour moi de laisser cet amour envahir le monde au point de vouloir le sauver. Et là je te rencontre et ne puis te dire que la confusion s’est emparée de mon âme. Je suis plein de ça envers tout dirigé, et voilà que de toi je tombe amoureux. Alors je m’en veux parce-que je sais que ce sentiment m’est inspiré par mon esprit souffrant. Je n’aurai de mots suffisamment puissants pour exprimer la beauté de ton être, et l’amour véritable que pour toi je ressens. Car en vérité, si je suis amoureux, je t’aime sincèrement aussi, comme un ami, ce compagnon que j’aimerais t’offrir, et cet amant qui me fait peur autant qu’à toi.

Alors je cherche à comprendre pourquoi toi, l’inaccessible, m’a fait créer ce piège dans lequel je suis tombé. Pourquoi j’ai envie de me jeter dans ce trou au milieu du chemin, que je connais si bien, pourquoi vouloir de toi cette fusion dont je sais l’inexorable fin. Ne serait-ce te condamner toi aussi aux larmes et à ce coup de poing dans le ventre qui ne vous quitte jamais vraiment ? Est-ce cela l’amour ? Je ne le crois pas… Alors quoi, pourquoi ?

En y réfléchissant je comprends que je t’ai choisie parce-que justement tu ne m’aimeras jamais, parce-que tu ne t’offriras pas à moi. Alors si cela arrivait l’énergie en serait si forte que le monde serait ému et mes concepts brisés. Et dans cette attente de l’impossible mes habitudes sont confirmées, celles qui me poussent à tout donner sans espoir de retour, celle de celui qui se sacrifie dans l’ombre pour celle qu’il aime. Évidement il y a dans non monde l’espoir que la force de cet amour te change car le sacrifice n’est-il pas l’apanage du Dieu humain. Mais plus encore, c’est sur le sacrifice de mon bonheur que s’est construit ma vie, celle de l’orphelin qui ne l’est pas, de l’enfant abandonné à d’autres parce-que de trop, abandonné à ces autres qui l’aiment et devant qui il ne peut pleurer pour ne pas vexer, pour ne pas ajouter de la peine aux larmes. Cet enfant trop futé qui comprenait si bien les adultes et leurs attentes, l’enfant qui s’est chargé de toutes ces responsabilités du bonheur de ceux-là mêmes qui l’ont écarté, auto-persuadés de son bonheur ailleurs, s’est réfugié dans le sacrifice de lui en ultime preuve d’amour.

Alors voilà, je suis amoureux de toi parce-que tu me permets ça, me sacrifier par un amour impossible. Je suis las de cela et vais prendre un autre chemin, celui de l’amour qui n’attend rien, celui du bonheur d’aimer en étant libre. Peut-être un jour partagerons-nous ce simple bonheur.

vendredi 24 avril 2015

vendredi 17 avril 2015

Sens unique

Il s’était toujours demandé pourquoi sa conscience était si différente de celle des autres, pourquoi il ne s’était jamais senti à sa place dans ce monde où tout lui était étranger. Il en était arrivé à la conclusion que l’univers avait été construit pas la conscience collective et que lui flottait comme un électron libre lâché dans le vide. Pourtant, ainsi éloigné, il pouvait voir et comprendre mieux que quiconque la trivialité de la société et des personnes. Mais qui pour entendre ses mots ? Qui pour recevoir cette énergie qu’il pressentait en lui ? Alors il traversait la vie tel un fantôme au milieu des vivants qui trouvaient un sens à tout cela. Il y avait bien eu cette fille, cet amour. Elle lui avait dit qu’il était vivant parmi les morts. Il y avait cru et s’était conformé à ses attentes tel un caméléon empathique. Mais au bout de quelques années elle l’avait rendu semblable aux autres et l’avait quitté pour un « plus vivant » que lui. Détruit, il perdit confiance en l’autre et redevint fantôme, jamais complètement à sa place, trop conscient. Il se demandait désormais s’il pourrait vivre de nouveau sans ces larmes au bord des yeux, sans la douleur dans son ventre, qui l’étouffait ; s’il trouverait une place, sa place. Il commença à apprendre à lâcher prise, à laisser être ses sentiments, son énergie en un amour infini, à ne plus juger ce qu’il comprenait trop bien. Tel un papillon il sortit de sa chrysalide et s’ouvrit aux autres. Mais la douleur était toujours présente. Il avait beau apporter joie et bonheur, il restait seul. Il avait beau être « un mec génial », sa différence faisait peur. La vie convergea alors pour lui donner une nouvelle leçon au travers de deux yeux bleus.

Au hasard de la rencontre il lui parle et tente d’offrir ce qu’il est, dans cette nouvelle ouverture. Pourtant immédiatement il doit lutter pour ne pas chercher à paraitre, pour ne pas devenir l’attente de cette fille. Perdu dans cette confusion il ne perçoit plus que ce sentiment qui monte en lui, ce sentiment oublié, refoulé, piétiné. C’est sa maladie : c’est instantanément présent en une force infinie. Ils se parlent, échangent et rient. Son cerveau se met à fonctionner trop vite, trop fort. Il doit le freiner puis l’arrêter. Pourtant à la fin de la journée il est heureux de cette rencontre, de ce cadeau.

Régulièrement ils se revoient et chaque fois en lui la magie opère dans la simplicité de l’instant. Alors un jour il lui dit. Ce qu’il ressent, ce qu’il est. Aveux empli d’espoir vainc. Le regard bleu est maintenant teinté de la peur de la violence du sentiment. Il s’en veut d’en avoir trop montré. Il devrait savoir qu’à chaque fois qu’il s’est montré rien n’a fonctionné, que les escargots rentrent dans leur coquille quand ils ont peur. Pourtant il ne s’est pas trompé sur elle. Elle ne s’enfuit pas. Elle aussi est différente. C’est justement ça qui l’a attiré. Mais cette impression en lui ne le quitte plus, l’impression d’être encore plus seul, l’impression de n’être là que pour aimer, aimer en un don, sans attente et sans retour.

Cristallisation

Par mon esprit soumis le monstre de la peur me pousse à t’attraper toi qui es fluide comme de l’eau et légère comme le vent. Mais l’eau que je retiens devient glace ; inerte le vent capturé. Alors j’applique sur mes peurs le baume de l’amour pour que ce qui compte en fin soit le bonheur de te savoir libre.

mardi 14 avril 2015

Aimer

Plus je lâche, plus j’accepte d’ouvrir, d’être fragile, de m'offrir tout simplement, et plus c’est là présent en moi, cette douce chaleur dans la poitrine qui fait pleurer les yeux tant c’est parfait.

mardi 7 avril 2015

Envie de sentir sa peau sous mes doigts
Caresser ce corps qui m’attire
Gouter à ses fruits
Vibrer à son rythme
Murmurer ses soupirs
Lire dans ses yeux la surprise du plaisir 
Quand communient nos âmes
Quand nos couleurs se mélangent en mille nuances
Quand le temps n’a jamais existé.
Puis laisser les mots quand renait l'univers

vendredi 3 avril 2015

Subversif

Quelque chose ne va pas dans mon monde qui ne correspond pas à ce que je veux laisser à mes enfants. Le pays où je suis né est celui de la liberté et des droits de l’homme. Mais où que se portent mes yeux je ne vois qu’aliénation et soumission. Que la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres, ou plutôt que nous puissions vivre en bonne intelligence, personne n’en doute. Pour prévenir tout débordement d’une liberté individuelle, la loi fut créée. Cependant la base de notre droit est née il y a plus de 200 ans. Dans la déclaration des droits de l’homme il est rappelé, presque à chaque ligne, que si nous sommes libres ce n’est qu’avec le consentement de la loi. Soit ! Mais cette loi, comment est-elle érigée ? Et pourquoi moi, qui ne l’ai pas choisi, devrais-je m’y soumettre ? 

Bon admettons ! Le concept est séduisant : la démocratie fait que le peuple érige des lois pour le peuple. On peut donc considérer que l’intérêt commun à chaque individu est préservé et que la loi est juste, égalitaire, et vise au bien individuel autant que collectif. Donc que nous vivons dans un monde d’harmonie en quelque sorte. Bon… Je peux comprendre qu’il y a 200 ans un cadre stricte fut nécessaire tant l’accès à la connaissance et à la culture était réservée à une élite. Grâce à la loi, rendons-lui hommage, la connaissance et la culture se sont répandues. L’intelligence collective, la sagesse globale, se sont donc inévitablement accrues. C’est merveilleux et donc nous n’avons plus besoin de ces lois obsolètes. Pourtant… 

Mais bon, le législateur, dans sa sagesse, a prévu de faire évoluer la loi. Le peuple peut donc choisir pour lui. Et bien non ! Le mensonge est précisément là. Nous ne sommes pas en démocratie. La voix du peuple n’est plus entendue. Une minorité d’élite (égalité) choisit les lois. Cette élite étant désignée dans un simulacre de démocratie au cour duquel le peuple doit choisir dans le cercle des élites ceux qui régneront. Ils ne représentent certes pas la population puisque le nombre de suffrages exprimés est très souvent inférieur aux 50% fatidiques de la population en âge de voter. Soit ! S’ils étaient intègre ! Mais incroyablement ces élites ont un niveau de vie très largement au-dessus de celui du peuple qu’ils dirigent (mince ils dirigent ? ça veut dire que nous ne sommes pas libre de nous opposer ? Pas de recours ?). 

Admettons qu’ils soient honnêtes. Comment se fait-il qu’ils cherchent à diriger les médias, qu’ils soient subventionnés par des banques et des multinationales ? Comment se fait-il que les lois ne soient plus en faveur du peuple mais bénéficient à ces banques et multinationales. Le mensonge le plus facile surgit alors : parce que ce sont eux qui créent l’emploi. Et là une simple analyse économique montre, selon la loi de l’offre et de la demande, que la consommation crée l’emploi. Donc le peuple crée l’emploi. Pas les banques, pas les multinationales ! Mais alors pourquoi ces hommes censés représenter le peuple prennent des mesures qui le desservent ?

Je crois qu’il est temps de rendre à la démocratie son sens premier. Je crois que le peuple doit prendre le pouvoir confisqué par des élites corrompues. Je crois que nous devons réagir au lieu d’accuser d’autres peuples. Notre responsabilité n’est-elle pas de léguer un monde meilleur à l’humanité de demain, un monde sans frontière et sans peur, un monde de liberté, d’égalité et de fraternité !?!