mercredi 25 mars 2015
Insécurité
Naquit
un enfant à qui sa mère refusa la protection des premiers instants. Il ne
connut qu’insécurité. Enlevé par l’institution médicale à la naissance, puis
rejeté par sa créatrice à son retour. Responsable de n’être pas de ce sexe qu’elle
désirait, des pulsions autodestructrices de celle qui aurait dû lui laisser son
insouciance. Et l’intelligence comme moyen de survivre, adaptation ultime pour
ne pas laisser vivre ses émotions. Intuitions douloureuses pour quotidien. Ce rôle de protecteur envers celui qui ne comprend pas, envers cet ainé qui fut
aimé. Exilé aussi pendant les absences. Sang de la mère par elle répandu.
Puis dégout d’être utilisé comme le pansement de l’enfant qui ne naîtra pas, aux
dépends de cette famille souffrante, de n’être que l’illusion d’un bonheur imaginé
par eux. Pourquoi cette absence de père, éloigné dans sa colère, perdu dans son
rejet de l’enfance ? Et cet amour qu’il n’a reçu, il l’a cherché en vain
dans les yeux des êtres hors normes qu’il espérait comme lui. Déception suivant
déceptions pour mener jusqu’à toi en qui il ne lit pas, seule dans la foule
triviale. Il ne s’est pas trompé mais laisse l’habitude encore le dominer. Apprendre
à se laisser aller, sans attentes, être dans l’instant, non-construit. Offert
sans sécurité.