Un paradoxe m’assaille. Vivre dans le lâcher prise c’est accepter que l’on ne possède pas, impermanence, que la véritable illusion est celle de la saisie rassurante. Mais cette sécurité a un prix énorme : elle est associée à la souffrance car elle est vaine et n’existe pas. Alors comme remède ouvrir la main et faire confiance à la vie, à mon karma. Devenir conscient d’être balayé par les vents, de ne rien maitriser. Et pourtant être heureux de la perfection de ce qui arrive.
Mais que faire de ça qui déborde, de cette énergie et de ce sentiment pour toi. Je te l’offre sans chercher un retour, conscient qu’il m’appartient et n’implique que moi. J'offre au monde ce que j’ai en moi, cette immensité. Et toi que j’aime, toi qui concentre ce qui m’attire dans l’être humain, je te souhaite cette liberté absolue dont je suis incapable. Je te porterai tant que je pourrai jusqu’à ton envol. Je ne crisperai pas mes doigts mais t’encouragerai à trouver ta vraie nature. Je serai là si tu tombes ; invisible quand tu le voudras. Et jamais tu ne me devras rien, jamais je n’attendrai de toi. Ma compassion ne sera pas jugement mais preuve d’amour. Je donnerai tout ce que je suis au risque que tu te lasses de ma présence. Et je sais qu’en fin je te perdrai car tout finit, mais je serai heureux du chemin partagé. Puisses-tu alors garder en toi cet amour infini.