Tout est noir, il fait peur. Au centre de ce vide dont je
devine la solidité des murs, flotte une table sur laquelle je vois disposé l’échiquier
de mon intellect. Face à moi, attablé prêt à jouer, le diable mon égo. Je suis en plein cliché. Il faut croire que l’inconscient ne s’embarrasse pas de ce
genre de considérations. Mon diable porte barbe rousse et costume anthracite bien
taillé assorti aux quelques démons pensées qui volent autour de moi.
Je lui fais face. Surtout ne pas se faire piéger. Vigilance.
Il me propose pouvoir et tout ce que je désire. La peur ne me quitte pas ;
envie que ça s’arrête. Doute. Et si j’acceptais, je serais peut être libre !
Mais non. Ce n’est pas moi, je ne suis pas toi. Les mots sont sortis. Cette illusion
n’est plus.