mardi 17 mars 2015
Premier contact
Je ne laisse personne me toucher. Je déteste ces intrusions dans mon monde, cette violence de l’inattention du métro qui vous bouscule jusque dans votre humeur.
Pourtant, assis dans cette assemblée, les corps se frôlent. Le sien effleure le mien. Je suis surpris de mon instinct qui ne se rebelle pas, de ma peau qui accepte cette inconsciente caresse, de ne pas réagir bien que mon espace vital soit envahi.
Je comprends alors que nos vibrations résonnent. Les battements de cœur, les respirations, la chaleur de nos peaux. Je sens son odeur, j’entends sa vie. Je vois cette petite veine bleue qui palpite le long de son cou. Comme j’aimerais…
Je réalise brutalement la vérité. Outre l’esprit qui m’a séduit lors de notre rencontre, c’est son corps maintenant qui a dompté le mien.
Tout à ma confusion je perçois son regard bleu plantés dans mes yeux. Elle parle et je n’entends que son cœur. Ses lèvres remuent et je plonge dans mon rêve. Je me sens rougir.
Et raison triomphante qui me dit ma folie, que l’amour ne se peut, et que je suis maudit. Alors je tue l’élan de mon corps de mon âme. Mes lèvres ne se poseront pas sur cette bouche désirée, dans ce coup si fragile point de baisers volés. Mes mains ne caresseront pas ce corps pour moi parfait. Nous ne danserons pas l’union de nos êtres.
Seul un véritable baiser pourrait rompre le sort...